Boss: les femmes prennent le pouvoir

Publié le par Marie Turcan

La saison 2 de Boss a été lancée aux Etats-Unis par la petite chaîne Starz depuis le 24 Août 2012 et récolte d’ores et déjà les louanges de ses fans et de la critique. Malgré des audiences toujours faibles par rapport aux grandes productions des networks (le premier épisode de la saison 2 n’a pas passé le million de téléspectateur, toutes rediffusions additionnées), la série s’impose comme une fable politique dure et toujours aussi impitoyable.

 

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On retrouve les personnages que l’on a appris à aimer ou détester au fil des huit épisodes qui constituaient la saison 1, sauf que ceux-ci sont tous anéantis par le courroux de Tom Kane, qui à la fin de la première saison avait réalisé que la taupe qu’il cherchait n’était autre que son assistant le plus fidèle, Ezra Stone.

 

Trois épisodes ont déjà été diffusés depuis le début de cette saison 2, et déjà le changement est palpable : cette année sera celle des femmes. Non seulement Meredith, la femme de Tom, reprend le pouvoir dans la vie de ce dernier, mais même quand elle se fait tirer dessus, elle garde les idées claires et se montre même moins dupe que le plus méfiant des téléspectateur en demandant franchement à son mari s’il en est responsable.

 

A côté, un nouveau personnage prend de l’importance : Mona Fredricks, la suppléante d’un des ennemis juré de Kane, qui va prendre du galon en trahissant son mentor et en rejoignant l’équipe du maire de Chicago, non sans ayant affirmé qu’elle savait se jouer des hommes politiques, n’hésitant pas à faire du chantage à l’un d’entre eux pour obtenir un vote en sa faveur.

 

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Avec ces nouvelles têtes, on en oublierait presque Zajac, le jeune politicien contraint de se mettre à genoux devant Kane alors que son coup d’état pour le renverser avait échoué à la fin de la première saison, que l’on retrouve amoindri et complètement émasculé par sa femme. Celle-ci avait pris le dessus lorsque Zajac avait été contraint de lui avouer ses infidélités à répétition et n’hésite plus à prendre la parole en public pour gérer l’image de son mari en pleine campagne électorale pour devenir gouverneur.

 

A côté, les deux autres personnages féminins de la série sont presque insipides ; la fille de Tom joue la rebelle après qu’elle a été mise en prison par une opération commanditée par son propre père, tandis que Kitty ère sans but de la maison de sa mère aux bureaux vide du maire desquels elle s’était pourtant faite mettre à la porte. On ne peut douter que celle-ci tiendra un rôle plus important dans cette saison, surtout lorsqu’on la voit parler à un journaliste, ou refuser de prendre les appels de Zajac, dont elle porte pourtant l’enfant.

 

Le dernier nouveau rôle est tenu par Jonathan Groff, qui s’était terriblement illustré auparavant dans Glee où il campait un étudiant édulcoré mais ambitieux qui sait danser et chanter (donc comme tous les personnages de Glee), et qui, ici, peine à se donner un air assez sérieux pour la série. Les anciens assistants de Kane étaient évidemment des statues de sel, dont il n’était possible d’arracher qu’un mouvement de sourcil en cas de grave crise, mais l’acteur n’arrive, pour le moment, pas à offrir une dimension dramatique assez intense et complexe à son personnage. A sa décharge, ce dernier semble tomber comme un cheveu sur la soupe, Boss ayant réussi par le passé à éviter les clichés du genre « nouveau jeune ambitieux prêt à tout pour apprendre les ficèles du métier ». A voir.

 

Dans tous les cas, c’est bien Kelsey Grammer qui illumine l’écran de par sa stature et sa noirceur. Lorsqu’on lui parle d’autres hommes politiques en les appelant des « titans », il sourit narquoisement en expliquant qu’ils ne sont que des parasites, sous-entendant de ce fait qu’il n’y a qu’un seul titan à Chicago, lui-même.

 

Si ce dernier n’a pas des pieds d’argile, il a pourtant bel et bien une maladie neurologique grave et les médecins ne lui donnent pas plus de cinq années à vivre. Tom Kane est donc condamné à mourir, mais également à vivre ces derniers instants entouré d’hallucinations qui n’iront qu’en s’empirant. Si pour le moment, ce ne sont que des iguanes ou des serpents, on sait à l’avance qu’il arrivera un temps où la folie s’emparera de lui, malgré tout ce que sa « force de conscience » (power of awareness) pourra lui éviter comme embarras.

 

A sa sortie, l’épisode 1 de la saison 2 de Boss n’a attiré que 317 000 téléspectateurs, soit moitié moins que le Pilot de la série. Pourtant, le fait que Grammer ait gagné un Golden Globe cette année, et l’engouement médiatique des critiques laisse à penser que Boss a encore au moins une bonne année devant elle, en espérant qu’elle saura se renouveler sans pour autant perdre de son esthétique et de son cynisme politique.

Publié dans Actualité

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Voir Blog(fermaton.over-blog.com)No.21- THÉORÈME des POUVOIRS. - Le pouvoir une folie ?
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