"I still have my heart on"
A côté de Partners (CBS), The New Normal (NBC) serait presque drôle.
Le premier épisode de la nouvelle série de CBS – le network à la réputation vieillissante – a été diffusé hier soir aux Etats-Unis juste après How I Met Your Mother, blockbuster qu’on ne présent plus.
La production sort tout droit de la plume des créateurs de Will & Grace, Max Mutchnick et David Kohan, qui assument avoir utilisé leur propre vie comme source d’inspiration pour Partners.
Le concept : deux meilleurs amis, l’un homo, l’autre hétéro, travaillent ensemble dans une entreprise d’architecture. Chaque épisode dure 20 minutes et a toutes les caractéristiques d’une sitcom : tourné en public, rires enregistrés, peu de décors différents, des acteurs qui surjouent comme s’ils étaient au théâtre alors que leur visage sont filmés en gros plan.
Au-delà d’être une simple sitcom à bas budget (sauf pour le cachet de Sophia Bush qu’on imagine assez important), la série réussit aussi à perpétuer les stéréotypes de genre et d’orientation sexuelle, comme pour rassurer les téléspectateurs qui auraient été perdus si Michael Urie (Marc dans Ugly Betty) n’enchaînait pas les gestes efféminés à chaque fois qu’il apparaît à l’écran.
On peut comprendre que Urie, ouvertement gay, ait accepté de jouer dans une série sur un network connu, diffusée en primetime, sous prétexte de « faire évoluer les mœurs », mais la notoriété a un prix, et dans ce cas il s’appelle la qualité.
La palme du plus mauvais acteur revient néanmoins à Brandon Routh, qui, non content de n’avoir aucun potentiel comique, incarne un personnage plus plat que le niveau d’humour de la série, qui oscille entre gentil idiot et imbécile heureux.
Maggie Furlong écrit sur le HuffPost TV que la série Partners montre « une nouvelle sorte d’amitié à la télévision », omettant de dire que celle-ci ne fait qu’utiliser les clichés des « Bromance » qui fleurissent depuis quelques années sur le petit écran (Traffic Light, Guys With Kids, Man Up !, Work It). Les scénaristes se sont amusés à glisser des blagues gays un peu partout dans le script, mais elles sont tellement peu subtiles que rien ne les différencie d’une série qui mettrait en scène deux hétéros.
Quel est l’intérêt de Partners ? Il est difficile d’en déceler un seul. On a surtout l’impression que CBS a tenté de surfer sur la vague gay-friendly qui a débarqué sur les networks avec l’arrivée de Glee sur la FOX, mais que ce qui en ressort est un produit formaté, lisse, et surtout, qui ne fait pas rire.
A l’heure où How I Met Your Mother touche bientôt à sa fin, la chaîne « mainstream » cherche sans doute sa prochaine comédie magique qui lui ramènera autant d’audience que ses « cop show » pour la plupart insipides. Ce n’est pas cette année qu’elle la trouvera.