"If you are not suffering from severe body dismorphia, then you don’t want it enough”
On reste sur le même thème que l’article précédent, avec la production « blockbuster » de Ryan Murphy : Glee fait son grand retour sur la Fox où elle entame sa quatrième saison.
La production a accumulé, au fil des années, une si mauvaise réputation qu’il est encore rare que les critiques de séries TV s’y intéressent. Néanmoins, comme Shark Jumping est un site d’information / d’opinion extrêmement consciencieux, l’impasse ne peut être faite.
Et surtout, le premier épisode de la saison quatre n’était pas si affreux que ça.
Paradoxalement, c’est le personnage le plus insupportable de la série, Rachel Berry, qui réussit à porter l’épisode. Cette dernière a en effet été diplômée du lycée William McKinley dans l’Ohio et a décroché une place dans la très prisée – et imaginaire – école NYADA (New York Academy of the Dramatic Arts) à New York qui ressemble beaucoup au New York City High School for The Performing Arts de la série Fame.
Evidemment, on reste dans le même cadre : une étudiante est malmenée dans son école, mais cette fois-ci, c’est par sa professeur de danse (Kate Hudson). Alors que Will Schuester aimait motiver ses élèves en leur rappelant qu’ils sont des flocons de neige uniques et merveilleux, la coach de Rachel inonde cette dernière de commentaires désobligeants qui sont censés la pousser à donner le meilleure d’elle-même. Paradoxalement, même si l’étudiante souffre au début, elle n’est pas démoralisée par cette méthode d’enseignement, ce qui va à l’encontre de la morale que la série promouvait ces trois dernières années.
Naturellement, le téléspectateur est censé comprendre que la méthode n’est pas mauvaise en voyant la scène où un ancien étudiant de la coach vient la remercier car il a décroché un rôle à Broadway.
Les ficelles sont donc encore très grosses, mais Glee a le mérite de proposer quelque chose de nouveau, au lieu de tomber dans les gros pièges des productions qui mettent en scène des adolescents : soit les faire rester indéfiniment au lycée, soit faire un « bon » dans le futur pour voir où en sont les personnages.
Par ailleurs, il reste les habituelles scènes de lycée ringardes ; les scénaristes essaient de nous faire croire que le Glee Club est à présent populaire car il a gagné un concours au niveau national, et que de ce fait, ils ont la chance de pouvoir s’asseoir à la table des footballers et des cheerleaders.
Rassurons-nous; il ne faudra pas moins d’un épisode pour que « tout redevienne à la normale » et que le Glee Club redevienne un groupe d’outsiders.
Enfin, presque. S’il y a bien quelque chose qui a changé, c’est que le Glee Club est devenu sélectif : beaucoup d’élèves auditionnent pour peu d’élus. Seuls deux nouveaux élèves se joignent au casting, dont le demi-frère de Puck et une « nouvelle Sam » : Marley, qui essaie tant bien que mal de cacher son manque de moyens.
A part ça, Glee ne propose rien de bien nouveaux à ses téléspectateurs. Il semble acquis que les fans resteront fans de la série jusqu’à son annulation (qu’on espère tout de même assez proche) et que ses détracteurs ne changeront pas d’avis sur la question.
A ses débuts, la production de Ryan Murphy surfait sur la vague High School Musical. A présent, ce sont les films de Disney qui surfent sur la vague Glee. Néanmoins dans le monde des séries, ces dernières poursuivent inlassablement le même cycle, et même si certains sont plus longs que d’autres, la production est vouée à sombrer à un moment où à un autre.
Soit Murphy réussit à tirer encore la série sur la longueur grâce aux personnages qui ont quitté le lycée, soit cette saison sera leur dernière. Tic. Tac.