"Maybe I won’t get married you know ? Maybe I’ll do one of those Eat Pray Love things"

Publié le par Marie Turcan

Il est toujours compliqué de critiquer une série comique après n’en avoir vu que le premier épisode ; les scénaristes doivent à la fois présenter les personnages et les rendre attachants, comme dans toutes les productions, mais également y établir un style d’humour qui la caractérisera et la différenciera des autres comédies. Cette dernière obligation différencie les comédies des drames, car ces derniers n’ont pas la difficile tâche annoncée de détendre le téléspectateur en le faisant rire. On peut imaginer ce dernier, assis devant sa télévision ou son ordinateur, lançant à la nouvelle comédie qu’il va visionner « allez, fais moi rire maintenant ! ».

 

A cette pression, les quatre premiers épisodes de The Mindy Project (FOX) répondent plutôt bien.

 

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Leur meilleur atout est évidemment Mindy Kaling, jeune actrice, comique et scénariste découverte dans The Office où elle jouait l’impertinente et superficielle Kelly. Cette dernière incarne Mindy Lahiri, une gynécologue obstétricienne qui exerce dans une clinique relativement calme, ce qui lui laisse le temps de digresser à son aise sur sa vie et surtout ses déboires amoureux. Une série médicale, des histoires d’amour… On pense tout de suite à Grey’s Anatomy, alors que les deux productions n’ont en fait rien à voir ensemble.

 

D’une part parce que The Mindy Project ne fait presque pas mention des patients des protagonistes, mais utilise plutôt le milieu hospitalier pour développer les personnages secondaires, l’entourage de Mindy, qui sont presque tous ses collègues de travail. D’autre part, parce que la série à pour vocation d’être drôle par dessus tout, alors que Grey’s Anatomy surfe sur le mélange soap opera / drames exceptionnels / éléments de comic relief, un cocktail détonnant qui fidélise encore plus de dix millions de téléspectateurs chaque semaine.

 

Ainsi, on découvre Mindy, jeune américaine qui oscille en permanence entre cynisme (« I am going to die alone ») et rêves désespérément optimistes qui prennent leur source dans les comédies romantiques qu’elle consomme en quantité non avouable. Cette habitude stéréotypée pourrait être dérangeante ; il est en effet difficile de qualifier « d’originale » cette manière de représenter une jeune fille célibataire qui recherche le grand amour. Néanmoins, les dialogues mordants viennent remonter le niveau et le naturel de Mindy sauve les situations les plus embarrassantes.

 

Quelques exemples

 

Mindy : Taddling is when a little girl does it: when a hot woman does it, it’s called whistleblowing.

 

Mindy: It’s like if Hermione liked Voldemort!

Shauna: I don’t know those words.

 

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C’est grâce à son autodérision sans faille que celle-ci avait emporté l’adhésion des fans de The Office, et c’est grâce à ce talent qu’elle porte la série face à des seconds rôles qui peinent encore à prendre de l’ampleur. Si Ed Weeks est attachant en tant que playboy anglais qui ne s’inquiète de rien, le personnage de Chris Messina, Danny, manque encore de profondeur et les scénaristes le cantonnent encore trop au rôle du médecin bougon mais attachant quand on réussit à briser sa carapace.

 

The Mindy Project avait à la base été créée par NBC, qui doit se mordre les doigts de l'avoir finalement laissée tomber après l’épisode Pilot, qui a été ensuite racheté par la FOX. Cette dernière a d’ailleurs annoncé, le 8 octobre dernier, qu’elle commandait une saison entière de la série, signe de la foi de la chaîne en Mindy Kaling et son « projet » alléchant.

 

Publié dans Présentations

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