The Neighbors, des voisins qu’il vaut mieux ignorer
Première scène : une soucoupe volante arrive à toute vitesse sur la terre, passe au-dessus des pyramides, de la Tour Eiffel et de la Statue de la Liberté avant de s’écraser dans un quartier résidentiel américain. Après quinze secondes de mauvais effets spéciaux sur fond vert, le téléspectateur sait déjà à quoi s’attendre avec The Neighbors (ABC): rien de plus qu’une histoire d’Aliens cheap (l’histoire comme les Aliens).
Une communauté venant tout droit de l’espace, les Zabvronions, décide de s’installer dans une banlieue américaine en attendant des nouvelles de leur planète Zabvron. Malheureusement, le transmetteur qui leur permet d’entrer en contact avec leurs pairs est en rade de batterie et dix ans plus tard, les extraterrestres, sous leur forme humaine, sont toujours livrés à eux-mêmes sur Terre.
Leur dynamique de groupe est alors perturbée lorsqu’une famille d’humains emménage dans le quartier sans se douter de la nature de leurs voisins, qui les accueillent de manière étrange.
Les « chocs culturels » où pourraient résider le potentiel comique de la série sont en fait affligeants ; les extraterrestres sont tellement inadaptés aux conventions sociales humaines que les gags ne font pas mouche. De leur manière de s’habiller à leurs larmes qui coulent de couleur verte et par les oreilles, sans oublier leur incapacité à faire la vaisselle, toutes les caractéristiques des Zabvronions sont surjouées et trop accentuées.
Le chef de file des Aliens, interprété par Simon Templeman, réussit à arracher un sourire ou deux au téléspectateur trop affligé pour comprendre ce qu’il lui arrive, mais l’ensemble est une catastrophe presque sans précédents (certains ont osé la comparer à Outsourced (NBC), qui, bien qu’ayant ses défauts, avait au moins le mérite d’être attachante).
The Neighbors vient s’inscrire dans une tradition propre à la chaîne ABC qui, depuis quelques années, enchaîne les projets catastrophiques. Alors qu’il vient de perdre Desperate Housewives, le network peine à miser sur des séries audacieuses et préfère se contenter de productions moyennes voire médiocres comme How To Live With Your Parents for the Rest of Your Life ou Malibu Country.
Certes, Modern Family lui rapporte un nombre important de trophées ainsi qu’une image un peu plus actuelle, mais même si cette dernière est une bonne vitrine, au final ABC commence à prendre l’eau. A quand le renouveau ?