« Welcome to Olivia Pope and associates »

Publié le par sharkjumping

Scandal (ABC), série lancée par ABC le 5 avril dernier, est la dernière production en date de Shonda Rhimes et Betsy Beers, les créatrices de Grey’s Anatomy et Private Practice.

 

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Alors que Rhimes s’était essayée, l’an passé, à une énième série médicale, Off The Map (qui se focalisait sur des docteurs envoyés en mission en Afrique du Sud), gros échec de l’année 2011, elle décide enfin de laisser tomber les stéthoscopes pour se lancer dans ce qu’elle fait le mieux : les relations humaines.

 

Disons-le tout de suite, Scandal n’est pas une série novatrice ou révolutionnaire, mais on prend plaisir à la regarder et on imagine déjà TF1 en racheter les droits, tellement elle correspond parfaitement au créneau sur lequel surfe la chaîne : une série rapide (pour le côté « moderne ») aux épisodes unitaires (pour le côté « accessible » qui permet aux téléspectateurs de prendre la série en cours de route sans être perdus).

 

Le pitch est simple : Olivia Pope (Kerry Washington, qui passe tellement bien à la télé qu’on ne peut détourner le regard d’elle quand elle apparaît dans une scène), ancienne conseillère du président à la maison blanche, a décidé d’ouvrir sa propre boîte de « résolution de problèmes ». Sous le nom de « cabinet d’avocats », elle gère en fait tous les évènements scandaleux qui pourraient être gênant pour des personnes connues. L’histoire serait en partie inspirée de la vie de Judy Smith, qui a notamment été « deputy press secretary » pour l’administration Bush Jr.

 

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(Ou quand on réalise que la réalité est moins sexy que la TV…)

 

Ainsi, son équipe (constituée d’une enquêtrice, un avocat, un hacker-geek ancien agent de la CIA, d’un beau gosse pour le moment assez inutile et d’une nouvelle arrivante qui ne sait pas bien ce qu’elle fait là) réussit à enquêter en parallèle de la police, en ayant le plus souvent recours au chantage pour arriver à ses fins.

 

Si une chose est sûre, c’est que la série n’est pas vraiment crédible (les employés d’Olivia arrivent toujours à leurs fins alors qu’ils n’ont aucun droit d’enquêter), mais qu’elle est relativement excitante.

 

Les points positifs


- Kerry Washington joue bien, et on ne peut que se réjouir de voir une série d’un grand network portée par une actrice afro-américaine qui y joue le rôle principal. Le seul à s’y être essayé avant Shonda Rhimes fut JJ Abrams avec le four monumental Undercovers. On ne souhaite pas à Scandal le même destin.


- Le concept plutôt intéressant du « good guy/bad guy ». Est-ce que l’équipe de Olivia Pope peut être considérée comme « les gentils » alors qu’ils sont prêts à tout pour défendre leurs clients ? On le remarque à la fin de l’épisode Pilot ; l’important n’est pas de trouver le véritable coupable, mais juste d’innocenter son client.


- Les personnages sont globalement plutôt effacés, ce qui est normal pour un premier épisode, mais on sent l’amour de Shonda Rhimes pour les « séries chorales », car les rôles secondaires semblent prometteurs, notamment celui du président des USA et sa relation conflictuelle avec Olivia.

 

Les points négatifs


- Olivia Pope qui répète sans cesse « I trust my gut, my gut is always right ». Pour les non-anglophones, elle n’est pas en train de dire qu’elle fait confiance à ses intestins, mais plutôt que son instinct ne la trompe jamais. Certes, mais le coup de l’enquêteur qui a les meilleurs instincts que son équipe n’arrive pas à comprendre mais le suit quand même les yeux fermés, ce n’est ni très novateur ni vraiment captivant.

 

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« Je fais toujours confiance à mes intestins »

  

- Le fameux « mur » sur lequel les enquêteurs collent toutes les photos et les preuves qu’ils ont accumulées pour résoudre l’affaire. Sérieusement ? Encore un mur ? 


- Les relations amoureuses entre les personnages s’annoncent tumultueuses et parfois un peu lourdes. Les petits regards en coin qu’une des membres de l’équipe jette au « beau-gosse » ne promettent vraiment rien de bon, et on a déjà de la peine pour l’actrice qui va devoir jouer la pauvre fille amourachée d’un homme marié pendant toute la saison.

 

Mais au final, Scandal devrait surtout gagner la palme du recyclage d’acteurs.

 

Recyclage d’acteur n°1 : Henry Ian Cusick, un des employés de Olivia Pope et accessoirement un de ses amis les plus proches, peine à nous faire oublier son interprétation de Desmond dans Lost. Malgré un rôle aux antipodes de son personnage coincé sur l’île (il joue dans Scandal un beau gosse qui hésite à se marier parce qu’il a peur de tromper sa future femme), on s’attend toujours à ce qu’il s’écrie « Penny ! » ou finisse chacune de ses phrases par son fameux « brother ».

 

           henry-ian-cusick      lost desmond

 

[Insert Here: Blague sur le jeu des 7 différences]

 

Recyclage d’acteur n°2 : Jeff Perry, alias Thatcher Grey dans Grey’s Anatomy, le père de Mérédith. Il endosse ici le costume du conseiller personnel du président des Etats-Unis.

  

Recyclage d’acteur n°3 : Wes Brown, qui intreprète le rôle de Sully St James dans l’épisode Pilot, un ancien militaire accusé du meurtre de sa petite-amie. L’acteur avait déjà été repéré dans True Blood, où il jouait un catholique pratiquant anti-vampires pendant un arc de 7 épisodes dans la saison 2.

  

Recyclage d’acteur n°4 : Tony Goldwyn, le président des USA dans Scandal, qu’on a l’impression d’avoir déjà vu dans toutes les séries du monde alors qu’il n’avait auparavant jamais décroché un rôle régulier dans une production.

 

L'avantage de Scandal, c'est que la série n'a été programmée que pour 7 épisodes, il sera donc plutôt facile de suivre la première saison, et de décider seulement après s'il est pertinent de continuer à s'y intéresser sur le long terme.  

Publié dans Présentations

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